promouvoir l'écriture francophone contemporaine


Le Théâtre Le Guignol de Lyon et l'association camerounaise Le Jeune Auteur développent ensemble des projets réunissant auteurs africains et français


Écrire pour la marionnette

Kribi, 2 juillet - 4 août 2010

mardi 31 août 2010

alphabête



Kayabochan, la caboche pleine de chants, kayakant sur les copies
Wakeu, dédaignant les faux gains pour les vraies trouvailles
Boto, boutant les facilités sous son front buté
Stéphanie, flânant sans faner
Judith, disant son jus

jeudi 26 août 2010

pensée

L'ainé nait le premier, le sage n'importe quand.
Proverbe Bamiléké.

mardi 24 août 2010

CITATION!

FONTENELLE:"Une belle femme est le paradis des yeux,l'enfer de l'âme et le purgatoire de la bourse"

PENSEE!

BOSSUET: "NOS VRAIS ENNEMIS SONT EN NOUS MÊMES"

lundi 23 août 2010

pensée

Si quelqu'un vit s'en qu'on s'en aperçoive, quand il mourra on ne s'en s'apercevra pas aussi
proverbe Camerounais

vendredi 20 août 2010

Train train quotidien!

l'ordinaire m'acceuille voracement
Après l'enchantement de Kribi!
Fait moins froid à yaoundé qu'à Bafoussam
Mais pour moi c'est déjà assez
car mes copies bouffent déjà
les relents de chaleur

ACROSTICHES POUR LYON!

JUDITH

Joliesse éthérée
unique
distante
increvable côté caméra
touchante
habile

KAYABOCHAN

ACROSTICHES POUR LYON!

Stéphanie
Très gente dame
éclatant d'un rire joyeusement africain
patiente au possible
hargneuse point
active plus
nobnostant l'
irrationalité
engagée aux tâches prométhéennes

KAYABOCHAN

Poésie en résidence

Le jour se lève sur ma peine
Qui cherche délibérément un pilier
Pour dribbler le vide.
Le sentiment d’être nul me gagne.
C’est pénible de tendre la main chercheuse d’aide
A l’horizon indigent
Dans un désert de fraternité humaine.
Et le jour se lève annonçant le soleil
Qui brûle tout espoir de sourire
Quand on n’a rien à donner
Au petit qui attend la colère de sa faim.


Wakeu Fogaing

jeudi 19 août 2010

moi(s) camerounais

Mon mois (moi) camerounais s'enfonce dans les strates inférieures, s'enroule sur le méridien de ma colonne vertébrale, en imprègne la moelle.
L'épiderme frissonne sous les coups conjoints du mistral et du soleil provençaux.
Les neurones dansent leur ressac, la nouvelle lune de septembre rythme la marée des images des travaux en cours.
Kribi est une couche supplémentaire de mon millefeuille cérébral.

mardi 17 août 2010

Pour Kaya

Petite Peste inapte
Stephanie
Tapinait
Sans haine
Ne pensait pas
Ne pesait pas.
Anéantie

Un mois déjà

Elle se demande ce qu'elle a bien pu faire de tout ce temps. Un mois déjà. Le 17 juillet pour elle c'est une date particulière, il y a eu une naissance, un mariage, et 43 autres 17 juillet où elle a pu aussi bien fumer son premier joint, recevoir les résultats du bac, tuer une araignée, dormir à la belle étoile quelque part dans la vallée du M'goun, se brûler méchamment la peau au soleil, sentir son corps s'enfiévrer et dans la même ivresse rester flou, flotter dans des vapeurs de rhum arrangé, fêter l'anniversaire de sa mort, qui sait. Un mois a passé depuis le dernier 17 juillet. Et quoi: même pas quatre messages sur son nouveau blog, elle a honte. Mais elle est encore en vie. Et quoi. Encore: Elle se demande ce qu'elle a bien pu ne rien faire de toutes ces heures, ruminer des colères bovines, oui, massacrer un champ d'OGM, même pas, se tromper de chemin, revenir en arrière, prendre la bonne route, lire Clooser et puis Paris Match, et puis Marianne, et puis se dire merde quoi tout ça pour ça, pourquoi avoir coupé les lanières des martinets, elle aurait bien fouetté le chat de la voisine qui laisse des odeurs de cadavre à la traîne de ses victimes. Et aussi, elle en a vraiment marre de Sarkozy. By the way: Chantal veut bien l'échanger contre Paul Biya. Pas sûr que le coiffeur de madame y gagne au change.

BEAU PRESENT!!

C'est un plurilipogramme c'est-à-dire: faire des vers avec le nombre de lettres qu'il y a dans le prénom d'une personne. De plus, utilisez ces lettres dans chacun des vers:

VINCENT

Vint vite vin veni vici
En cette tine nice
Cent vent t'en vient et
Ni ce cine ne te vit net vice

KAYABOCHAN

HAIKU!

Réputé comme le poème le plus court du monde, de tradition japonaise très ancien et très actif. Exemple:

Dans la pièce grise
Un tableau plus blanc que noir
Imprime mon poème
Sur ma page soleil
Je gomme des mots et des lettres
Arrive mon poème

KAYABOCHAN

samedi 14 août 2010

gouttes d'Oh



toute petite pluie ici,
ah... quand Kribi lâchait ses urines célestes...

jeudi 12 août 2010

un sourire de Bafoussam

ma ville est belle et porte un sourire permanent depuis que je suis revenu. 
son froid m'a accueilli froidement et maintenant je suis dans son habitude. 
le soir sur la table bureau de ma chambre, je pense à Kribi en quelques mots et ma mémoire nage dans la mer de la plage de Benae. 
Aldric Pharell mon dernier fils courent entre le bordel que ces quinze mois lui donnent la liberté de foutre. avec sourire Yolande et moi le regardons tenir tête au sommeil qui lui ferme pourtant déjà les yeux. 



mardi 10 août 2010

Ecrire Kribi

Il est 14h30. Mon sac pèse une tonne sur mes épaules. J'enfourche la moto. Le siège en simili-cuir me brûle les fesses. Tirée en arrière par la poids du sac, je me penche, poitrine collée tout contre le dos du chauffeur, mes cuisses entre ses cuisses. Il démarre. Mon regard glisse une dernière fois sur les rues de Kribi. Des inscriptions de toutes sortes signent la ville et explosent en mille fragments dans ma boîte crânienne. ON EST BIEN ICI SAINTE MARIE REFUGE DES PECHEURS D'EBOM CUK CHEFFERIE DU VILLAGE ETANCHE TA SOIF 99 70 65 42 JOHNNY CE SOIR AMSTEL GLACEE GUINNESS MALTA BRUNE TRANSFERT PAS CHER CAMTEL BEACH FESTIVAL DU DOCUMENTAIRE POISSONS FRAIS A L'EMBARCADERE MOULIN A ECRASER INTERDIT D'URINER ROUTE SANS IST ET TOUT ET TOUT ET TOUT ET TOUT ET TOUT TOUT TOUT TOUT il faudra que je mette un peu d'ordre dans ce chaos.

vendredi 6 août 2010

J'arrrrrive, je reviens

Je ferme les yeux, les souvenirs me cafardent les neurones.
Kribi, la langue de la mer, sa gorge remplie d'amertume, je la sens me lécher les paupières, je ferme les yeux.
Monte comme une pointe d'agacerie dans mon ventre, car enfin revient le goût aigre du ndolé, j'ouvre les yeux.
Oh! Joie! Fourvière en majesté pointe ses quatre sexes vers le ciel argenté!

Langues voisines

Et Judith, je la sens, elle est là...

passereaux et passerelles

le soir, je parle marabout avec Kourouma et Hampate Ba et le jour, j'écoute Émile, qui n'a quitté sa ferme de Haute-Provence que pour son service militaire il y a plus d'un demi-siècle : "le millepertuis, au bout de la ligne de lavande, c'est pour éloigner les sorcières"...

ça

ça broute à la fin ces bouts d'histoire calcinée.
Reste le ça.
Le ça du "ça s'est bien passé".
Une lettre avec une queue qui lui pendouille par en-dessous, un alpha qui serait le début d'un roman, et ce binôme idiot, ce ça, rien que ça, tout ça, tout mettre dans le ça, car c'est ça qu'ils veulent entendre, ça s'est bien passé, c'est ça?
Mais c'est comment, ça?
C'est quoi, ça?
Ah! Ah! Ah!
Pour le ça-voir, va falloir ça-crocher.

jeudi 5 août 2010

pensée

"Mieux vaut un sage ennemi qu'un ami dangereux"


proverbe Bamiléké

mardi 3 août 2010

ici c'est l'hiver

Bafoussam connaît son hiver. 
ça fait trente quatre ans que je vis ici et je n'ai jamais connu pareil froid. 
le froid entre profondément en moi. 
jusqu'au os et la chair s'essouffle  de cette violence inhabituelle.  

lundi 2 août 2010

Souvenir de Kribi

Dans les rues de Kribi
J’ai rincé mes yeux
A des formes érotiques
Des sirènes en maillot de bain
En nageant dans l’espoir
Que vienne vite le moment pour moi
De plonger dans ta mer.
Sur les plages de Kribi,
Regardant les corps nus,
La tentation m’a fait construire
Sur ta plage virtuelle,
Un château
En sable de coquillages. 

Wakeu Fogaing