vendredi 30 juillet 2010
jeudi 29 juillet 2010
Martyrionnettes
mercredi 28 juillet 2010
j'ai suicidé Massibotu
Vague à l'âme!
Sentiment doux amer
Permettez l'oxymore...
kribi!
Anse où se sont abrités
pendant un mois
la blancheur de Lyon
les bronzés de Balamba et Bafoussam
et la grosse sirène bafiaise
pour qui l'eau n'a plus de secrets!
Bienfaisantes ondées
Tumultueuses ou caressantes vagues
orageux vent ou zéphyr
Entraînés dans le coit de la création
où personnages et éléments
fusionnant leurs humeurs ont
produit des textes
bouteilles à la mer de vigny!
kayabochan
mardi 27 juillet 2010
Poésie en résidence
lundi 26 juillet 2010
Où sont les gorilles?
dernière semaine...
les marionnettes sont bricolées
la plage sera notre castelet...
Nous n'irons pas voir les pygmées
Parce qu’il faudrait sacrifier au rituel folklorique de la pirogue, nous prenant pour d’imbéciles explorateurs de nulle part.
Parce que j’aurais honte de violer la forêt sans y être invitée.
Parce que je n’ai aucune raison de croire qu’ils me désirent.
Parce que sentir leur présence me suffit.
Parce que je n’ai rien à leur apprendre et rien à leur donner.
Le contraire est peut-être vrai, mais encore faudrait-il que je sois prête à recevoir des miettes.
Parce que j’aurais trop peur de laisser des traces.
Parce qu’on ne peut pas voir l’invisible.
dimanche 25 juillet 2010
Matin chagrin
Là je voudrais que suinte des murs fissurés de vrais éclats de rire, des lames tranchantes qui laisseraient de belles cicatrices violettes sur la peau des crocodiles.
Là je voudrais bien m'embrumer la gueule à grande lampée de bière tiède et qu'un cavalier surgissant hors de la nuit m'apporte pour me consoler de la confiture d'abricot.
las... de guerre lasse, de traviole et boiteuses nos connes utopies...
Poésie en résidence
poésie à Kribi
samedi 24 juillet 2010
Poésie en résidence
Sécrétions!
vendredi 23 juillet 2010
la voix de l'eau
et ça va si vite si bien cette musique d'eau comme le violon d'un temps d'amour.
jeudi 22 juillet 2010
Amour des bêtes!
Pourquoi j'aime regarder les bêtes qui baisent? Parce que c'est simple comme un coup de bite. Justement tu connais l'expression baiser comme des bêtes... La bête y va sans fioritures, sans circonlocutions, sans hypocrisie. C'est direct l'amour chez les bêtes, c'est sans masque, sain, nu. Elles y vont quand ça leur prend. Pas comme les humains qui veulent tout contrôler: un coup je veux, un pas devant; un coup je ne veux pas, deux pas derrière: c'est de la danse bafia où je ne m y connais pas. Et puis, il y a aussi toutes ces perversités qui rendent l'amour malsin chez les hommes. Alors je te le dis, je préfère être voyeur des bêtes que voyeur des hommes.
Indiscrétion

Sans maudire, le sable se laisse gentiment griffer par le soleil.
Nuit d'orage
Possible que j’ai bu une bière de trop hier.
Pas sûr. Mais possible.
Il a beaucoup plut en fin de soirée. Dans une atmosphère déjà surchargée d’humidité, ça faisait beaucoup pour mes articulations et j’ai du penser qu’un peu d’alcool me ferait du bien. J’ai marché sur la route jusqu’à la première guinguette posée bancale en bord de plage. C’était bien éclairé, correctement abrité des paquets d’eau qui dégringolaient du ciel.
La fille du bar était grosse, comme je les aime et l’odeur de poisson grillé m’a mis en confiance. Il n’y avait pas grand monde. Une famille attablée devant les images brouillées d’un vieux poste de télévision finissait un jus couleur sang. J’ai bien regardé leur petite fille, elle avait du rouge tout autour de la bouche et ça lui dégoulinait sur le menton. Quand elle a sorti sa langue pour s’essuyer les lèvres, j’ai remarqué qu’elle avait des canines taillées en pointe.
J’ai commandé une grande Amstel glacée. C’est le genre de boisson qui vous donne des aigreurs d’estomac mais on a beau le savoir, on y revient toujours. En premier, j’hésite. Puis je me laisse convaincre par son amertume, et je dois dire qu’elle me console de bien des tracas qui me pourrissent la vie et me serrent le cœur rien que d’y penser.
C’est possible que j’en aie bu une deuxième. C’est même possible que la grosse ait raison quand elle me crache dessus que j’ai vidé sa réserve d’Amstel glacée. Mais quand elle affirme devant l’homme en tenue que j’ai voulu lui faire un bébé dans les fesses, j’ai comme un doute.
En tout cas, même si j’ai fait ça, même si j’ai manqué de respect à la dame, c’est pas une raison pour me jeter dans un cul de bas fosse, confisquer mes papiers, et me condamner à dix ans de travaux forcés. Je trouve que leur décision est un peu rapide. C’est vrai, quoi, putain. J’ai encore la gueule de bois.
Massibotu, avec les moyens du bord
mercredi 21 juillet 2010
ELUCUBRATIONS DE KAYABOCHAN
mardi 20 juillet 2010
Marionnette à moi!
Marionnette à moi! Mâtiner ton entier dans l'absolu. Remanier ma trentaine. Une rétention à normer pour arrêter la menotte.
lundi 19 juillet 2010
écrire à plusieurs voies
les styles frottent leurs tôles,
déviation de sens :
dimanche 18 juillet 2010
Bon dimanche
La route est chaude. On sent les cailloux sous nos semelles trop fines, ça nous met du sable entre les doigts de pied, comment dire que… côté continent la terre pâteuse entre les planches assoie solidement les abris des pêcheurs, c’est-à-dire que, comment… quoi… côté océan les piroguiers crachent la coque des arachides qu’ils mâchent à pleine bouche. C’est comment, c’est quoi, ces yeux jaunes qui suivent la route où deux blanches se dessèchent la langue à force de quoi comment d’où… Des pointes rouges piquent au sang les haies de grasses plantes dont on ignore le nom, si belles, capiteuses, où l’oiseau moustique tente sa première sortie. C’est quoi, c’est comment là-bas silencieuses les chutes de Lobé s’anéantissent dans la mer. Violette et crémeuse la mer aspire les crabes translucides. On pose nos fesses sur le mouillé à l’ombre des palmiers… c’est comment, que tu dis que… Passe là devant entre la forêt vierge et le désert de bave salée un ventre de vieillard au bras d’une fi-fi-fi… fillette prépubère et… comment… perdue… elle ment : « c’est comment combien que tu vas cracher ta tune en sperme dans mon cul ? ».
Ce dimanche, à Kribi, oui.
Rencontre avec
Rencontre avec…
CHANTAL BONONO Alias KAYABOCHAN
‘’La marionnette est ontologiquement désobéissance’’
Auteur de recueils de nouvelles (Edition Proximité, Edition de la Ronde) et de pièces de théâtre.
Cofondatrice du Festival de Théâtre Scolaire dirigé par l’Apthec (Association des Professionnels du Théâtre du Cameroun). Cette enseignante de langue au Cameroun offre le plus de son temps à l’écriture.
Depuis quelques jours, vous participez à la résidence d’écriture Le Camaroes 2010. Quel est votre sentiment après ces jours ?
Très bons sentiments. Une résidence d’écriture où l’on reçoit un traitement royal, c’est-à-dire bien logé, entretenu. Mais aussi des ateliers enrichissants. Cela facilite les conditions de travail des auteurs.
Si vous nous parliez de cette rencontre avec la marionnette dont le thème de la résidence s’articule tout autour.
Non ! pas vraiment je savais vaguement ce que c’est la marionnette. N’ayant jamais assisté à un spectacle de marionnette en tant que tel. Je l’ai trouvée étrange.
Cependant, le thème de l’atelier c’est écrire pour la marionnette. Qu’est-ce que cela vous inspire réellement ?
Pour moi, c’est creuser dans le sens d’une nouvelle ouverture. C’est en même temps, singulariser mon écriture en pensant que chaque mot, chaque idée que je couche sur papier, ce ne sont plus des hommes, des acteurs anthropomorphes, qui vont jouer, mais plutôt une marionnette à portée universelle et pour tout public. Parce qu’il faut le dire, j’ai longtemps cru que la marionnette concernait le théâtre pour enfants. A présent, j’ai compris que le théâtre traite aussi des thèmes universels, existentiels et que par le biais de la marionnette, on peut tout se permettre. Parce qu’elle est ontologiquement inscrite sous le signe de la désobéissance.
Pendant un mois, il faudra rédiger des textes de théâtre sur la marionnette. En tant qu’auteure, à quoi devra-t-on s’attendre ?
Nous irons de la fabrication de la marionnette à sa manipulation afin d’écrire un texte qui tienne compte de sa simplicité et de sa complexité simultanément.
Si on parlait de cette rencontre entre vous les auteurs camerounais et français. Qu’en dites-vous ?
C’est une rencontre fort enrichissante. Des échanges fructueux où l’on s’ouvre à l’autre, à sa culture, bref à l’humain.
Propos recueillis par Martial E.NGUEA
samedi 17 juillet 2010
jeudi 15 juillet 2010
Retour au bord de l’océan
Riche cuisine
Le palmier est généreux. Il donne ses noix, ses huiles, ses feuilles, et surtout il donne le matango ou vin de palme. Tout juste écoulé de l’arbre, il est sucré, on dit que c’est du vin de femme. Au bout de quelques heures, il fermente et si on l’aide de quelques feuilles et d’écorce, là ça devient une boisson d’homme. Tu bois un verre, tu pars au lit (de préférence pas tout seul).
Quand le palmier est tombé, tu tailles la souche et tu remplis la calebasse.
Quand le palmier est tombé, au bout de quelques jours, les chenilles arrivent. Tu les ramasses et tu les manges.
Quand les chenilles sont toutes mangées, tu grattes le tronc du palmier et tu récupères les champignons. Et puis tu les manges.
La pulpe de noix, ça fait de très bonnes sauces.
Le bobolo, c’est le bâton de manioc. On pile le tubercule, ça fait une pâte, avec de la ficelle on l’empaquette dans une feuille de bananier.
Le miondo, c’est le bâton de manioc, mais à Douala.
Le mets de pistache, c’est une pâte de quelque chose, mais pas de pistache.
Le zom, C’est une sauce faite à base de feuilles de légume fraîches.
Le ndolé, c’est la feuille du ndolé écrasée, une feuille verte qui ressemble aux épinards, c’est un peu amer mais avec des crevettes, ça passe tout seul.
Le machoiron, c’est un poisson. Si tu cuisines bien la tête de machoiron, ton mari ne te quitte jamais.
La banane plantain, tu la manges frit ou bouilli tout le temps et partout.
Comme le riz.
Le riz, c’est du riz.
Comme la grillade de poisson.
La grillade de poisson c’est la grillade de poisson. Tu le manges avec les doigts, la meilleure partie, c’est la tête, tu suces les arrêtes pour qu’il ne reste pas un gramme de chair. Tu te rinces les doigts dans une marmite qu’on t’apporte à la fin.
Le macabo, c’est une espèce de patate, en plus sec dans la gorge. C’est meilleur avec
La sauce arachide, c’est un délice.
Le couscous, c’est de la purée de manioc. C’est meilleur que la purée de taro, qui colle dans la gorge. On le sert roulé en boule dans des petits sachets de plastique, soigneusement fermés en torsade.
Le couscous, je crois qu’on l’appelle aussi le foufou de manioc.
La sauce jaune, chez les Bamilékés, c’est du taro avec une sauce, jaune, piquante. Ça se mange froid et ça colle aux doigts.
A vos pinceaux!
Pinceaux et crayons en main, les pots de peinture sur les tables, les enfants dont l’âge est compris entre O5 et 11 ans ont appliqué leurs premières notions de peinture. Au programme gribouillage, dessin, jeux de couleurs avec les gouaches. Les dessins tournent autour des thèmes de l’eau, la nage et la forêt. A cœur joie, ils se sont lâchés sur leurs papiers. Que de couleurs! Depuis le ton imposant et convivial du premier jour, la splendide salle communautaire de Mboamanga, le plus quartier grand et plus influent de la commune de Kribi 1er a mobilisé sa population pour les ateliers animés par les auteurs. Franc succès côté participants pour ce deuxième jour des ateliers. Le nombre d’enfants accroît sans cesse. Les ateliers sont suivis avec beaucoup d’intérêts. Les parents s’impliquent réellement. Cela se constate par l’assiduité qu’ils affichent tous les matins dès 10 heures, en les accompagnant au lieu des animations. Parallèlement les aînés continuent à chercher les mots et les sens à leurs histoires avec Judith et Stéphanie.
MEN
Mode d'emploi de la Machine
de préférence avec les dents.
de préférence profond.
de préférence assis.
de préférence sans vous cogner.
de préférence les yeux ouverts.
de préférence sans crier.
Les pieds dans l'eau!
Un simple coup d’œil sur la carte du Cameroun montre l’immense océan atlantique qui lorgne la côte littorale. Kribi, la belle cité balnéaire ouvre ses portes au Camaroes 2010. La résidence d’écriture qui clôt cette première étape du travail amorcé depuis des mois entre les Associations Le jeune Auteur du Cameroun et le théâtre le guignol de France. Une agape littéraire dont le mérite est d’associer les auteurs venus d’Europe et de l’Afrique.
Du 1er Juillet au 04 août, Stephanie Lefort, Judith Lesur, Botomogne, Wakeu Fogaing, Chantal Bonono, Martin Ambara, les pieds dans l’eau, scruteront l’univers de la dramaturgie de la marionnette autour de ‘’ écrire pour la marionnette, thème servant de tremplin à cette rencontre littéraire Nord et du Sud. Comment imaginer la marionnette? Humaine, végétale ou tout autre élément auquel on peut insuffler une vie ? Entraîné par le chant euphorisant et le refrain répétitif de l’océan, chaque créateur, au cours de cette fusion d’esprit et de pensée, tissera les corpus littéraires visibles et invisibles du genre marionnette. Certes, elle n’est pas une tradition très répandue en Afrique Centrale, mais l’exploration tient bien la chandelle de la curiosité. Attisée par l’enthousiasme des auteurs.
Le quatrième acte de ce Camaroes 2010, témoigne aussi de la détermination de Stéphanie Lefort et Botomogne, qui, de part leur dynamisme et leur persévérance, se battent sans cesse pour lancer les nouveaux ponts culturels entre le Nord et le Sud et aussi entre l’Est et l’Ouest. Quel auteur peut penser se mettre en marge de la mondialisation culturelle ? Les pieds dans l’eau de l’océan atlantique à Kribi, les jets littéraires des auteurs traversent déjà le monde.
pour mon amour
mardi 13 juillet 2010
lundi 12 juillet 2010
Choses entendues
Couloir de l'écriture

ta marionnette
dimanche 11 juillet 2010
Naissance d'une marionnette

La marionnette, c'est une parole qui agit. Il a fallu d'abord rapporter les éléments disparates qui, une fois assemblés, fabriqueront la petite personne. Les noix de coco, les branches de palmier, les bouts de bois sont riches d'humanité. Il suffit de poser son regard sur eux et lentement laisser monter à la surface la chair et l'âme du pantin.
samedi 10 juillet 2010
vendredi 9 juillet 2010
c'est la mer et pourtant c'est la jungle
Ecrire à Kribi 1er
Ils sont fous. Ils sont fous.
Wakeu Fogaing.
jeudi 8 juillet 2010
Ecrivain en herbe
Petite fille à la miette de pain

Un jour elle se mariera, elle suivra son mari, en espérant qu'il soit bien doté, elle trouvera un boulot dans la fonction publique, elle fera la sauce jaune comme personne, elle chantera "je suis dans la joie, une joie immense, car Yaveh m'a libérée", elle se fendra la poire le 8 mars, parce que c'est la journée des femmes et si son mari l'embête, elle en changera.